jerome peignot

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 Jérôme Peignot
 (xjeromepeignot@free.frx)

 

 

 

 

 

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Jérôme Peignot (vu par…)

      « Avec Typoésie. Jérôme Peignot avait fait œuvre d’encyclopédiste, de compilateur, et on sait combien il excelle dans ce genre. Mais Peignot est aussi écrivain (son dernier roman est Un printemps à Pékin) et créateur. Il fallait donc s'attendre à ce qu'il cumule sa typoésie graphique et ses talents de conteur d'histoires d'amour. Voilà qui est fait avec Toutes les pommes se croquent, où bien sûr pomme rime avec apple. Il double la mise avec un Petit Peignot illustré. dictionnaire humoristico-érotico-typographique. Deux tout petits livres sans aucune “utilité” et qui n'ont donc aucune raison de figurer dans une bibliothèque sérieuse. Mais j'ose espérer que celles des lecteurs de cette Lettre ne le sont pas toutes.. »
  • 1996. « “Les mots et les choses” : deux livres de Jérôme Peignot ». Communication et langages. Nº 109, 3e trimestre, pp. 63-69
  • 1996. Bernard Noël sur Puzzle II
    • « Michel-Ange disait : “ Étant donné un bloc de marbre, si on enlève ce qui est de trop cela fait une statue. ” Étant un brouillon, si on supprime les scories cela débouche sur un roman. Enfin, étant donné un journal, si on biffe les redites, les anecdotes, les idées non abouties, cela crée le roman d'un esprit ; un puzzle. C'est ce que, dessiné par Laurent Cocchi, le cartouche qui figure sur la couverture de ce livre, exprime de manière implacable. Peignot, ce passionné d'écriture pour qui le signe fait partie intégrante de toute littérature, ce romancier, cet essayiste est l'auteur de ce PUZZLE. »
  • 1994. Jean Clément. « Typoésie », Université de Paris VIII [archive]
    • « Cette anthologie de "compositions tant littéraires que plastiques dont le dénominateur commun est tel que le fond et la forme sont rigoureusement indissociables" est composée de cinq parties : Typographie, Poésie visuelle, Chiffres, Peinture, Musique.

      Ce mode d'expression est vieux comme le monde. Comme Claudel l'évoquait : "Les mots ont une âme, et dans le mot lui-même, on trouve autre chose qu'une espèce d'algèbre conventionnelle. Entre le signe graphique et la chose signifiée, il y a un rapport. Tout aussi bien que la chinoise, l'écriture occidentale a pour elle-même un sens d'autant mieux que, tandis que le caractère chinois est immobile, le mot marche." Rimbaud, Mallarmé, Appolinaire, les futuristes, les dadaïstes, sont les précurseurs indirects de la "typoésie".

      En 1944, en Allemagne, Eugen Gromringer donne un nouveau souffle à ce mode d'expression en inventant avec quelques amis la "poésie visuelle". Son premier recueil de poèmes visuels est publié en 1953 sous le titre Konstellationen. A chaque poème, il s'agissait de "reproduire cette constellation de mots apparaissant à la faveur d'une impulsion créative donnée". La même année au Brésil, paraît un recueil qui s'apparente à cette démarche : Poetamenos du groupe Noigrandes composé des frères Augusto et Haroldo de Campos, et de Decio Pignatari. En 1956, Pignatari invente le terme de Poésie concrète, auquel souscrit aussitôt Gromringer. L'inspiration revendiquée est la civilisation contemporaine (comme le Pop Art). Elle prend une forme parfois contestataire (dissidence tchèque, logo solidarnosc), parfois publicitaire (logo Newman), parfois simplement poétique, mais toujours concise. La simplification du poème à un mot ou un groupe de lettres fait écho à la simplification formelle de la langue courante.

      "La poésie nouvelle est, dans son tout et dans ses parties, simple et visible d'un seul coup. Elle devient objet à voir et à utiliser. Objet de pensée, elle attache par sa brièveté et son extrême concision; elle est mémorable; elle s'exprime dans la mémoire comme image; elle sert à l'homme d'aujourd'hui par son caractère de jeu objectif et le poète la sert par le don qu'il a pour le jeu." Grominger à Pignatari.

      Ce courant est transnational : Europe, États-Unis, Japon, Brésil. Au sein de l'hexagone, Pierre Garnier explore le concept de "poésie spatiale" (par exemple, le mot horizon avec le O plus haut, comme le soleil). Henri Chopin et Bernard Heidsieck développent l'école visuelle et phonétique française. Michel Leiris conçoit des poèmes visuels en jouant sur les sonorités des mots et en les agençant pour faire émerger d'autres sens.

      Se pose le problème de l'évolution de cette poésie qui semble avoir atteint une impasse. La tendance décadente de la poésie concrète est le visuel pour le visuel, indépendamment du signifiant. Les artistes œuvrent alors dans le sens d'une décomposition de l'écriture : Julien Blaine, Christian Dotremont, Hains et Villeglé, Barthes avec ses "contre-écritures"... »
  • 1994. Jean Clément. « Typoésie. Jérôme Peignot », Université de Paris VIII [archive]
    • « Que les lettres de l'alphabet soient indispensables à la manifestation de la pensée est certain. Pourtant, nombreux sont ceux qui l'oublient ou le nient. Cet ouvrage regroupe des compositions tant littéraires que plastiques dont le dénominateur commun est tel que le fond et la forme y sont rigoureusement indissociables, ce qui n'est pas le cas des calligrammes. Il fallait donc trouver un terme adéquat pour les désigner. Avec ce mot TYPOÉSIE qu'il a forgé et auquel il a donné l'aspect graphique reproduit sur la page de titre, Peignot met en évidence l'existence d'un genre poétique à part entière.

      Pour montrer que cette poésie se manifeste en ayant recours aussi bien aux lettres et à la ponctuation qu'aux chiffres et aux notes, cette anthologie est divisée en cinq parties: Typographie, Poésie visuelle, Chiffres, Peinture, Musique.

      Regroupant des œuvres typographiques de premier plan, comme celles de Zwart, le Bifur de Cassandre ou les somptueuses trouvailles de l'Américain Lubalin, le chapitre intitulé “Typographie” démontre que les premiers à générer la poésie sont les caractères eux-mêmes.

      Peignot rend hommage ensuite à la poésie visuelle apparue en Allemagne dans les années cinquante avec Gomringer, Mon et Rühm. Des poètes brésiliens, Pignatari et les frères Campos, en ont fait peu après de véritables chefs-d'œuvre. Puis ce fut le tour des poètes italiens, britanniques, espagnols et américains d'enrichir la typoésie, devenue avec eux un nouveau mode d'expression tantôt contestataire tantôt publicitaire. Peignot avoue sa fascination pour les typoèmes d'Ockerse, de Solt, de Williams et de Xisto qui, par leur perfection plastique, témoignent que, d'abord composée d'idéogrammes, après 3500 d'existence alphabétique, l'écriture y revient. Ainsi, des poètes tels Dotremont, Roubaud ou Crombie se montrent à ce point habiles à s'introduire entre le visible et le lisible, qu'on ne sait plus de quel art relève leurs œuvres: de l'art graphique ou de la poésie.

      Le troisième chapitre est consacré aux typoèmes de nombres. De cet ensemble ressort qu'en effet les mots comptent.

      Ensuite, Peignot regroupe les typoèmes de peintres qu'il a découverts à la faveur de ses recherches. Ce faisant, il atteste qu'Adami, Dupuy, Fauconnet, Hains, Kolar ou Melin sont capables de rivaliser d'adresse avec Duchamp, El Lissitzky, Magritte ou Matisse.

      Enfin dans “Musique”, Typoésie réunit quelques-uns des plus beaux typoèmes musicaux connus à ce jour. J.-S. Bach, Gounod, Pobst, Ravel, Schönberg, Webern, chacun à sa manière, nous assurent que, même sur le plan visuel, il est possible de faire revenir l'abstraction musicale au berceau du concret, chaque compositeur se mettant à la portée de ceux qui ne lisent pas les notes.

      Chaque fois que le besoin s'en est fait sentir, Peignot s'est référé aux explications que les auteurs ont fournies sur leur oeuvres. Ainsi on trouvera des textes de Leiris, Cassandre, Guy Levis Mano, Raymond Gid, El Lissitzky, Pierre et Ilse Garnier, Excoffon, Dotremont... et Alexandre Sorel pour ce qui concerne la musique.

      D'un bout à l'autre de Typoésie, les œuvres se répondent, elles contribuent à l'élaboration moins d'une anthologie, au demeurant infaisable tant la matière est riche, que d'un livre d'auteur.

      Pour en savoir plus sur Jérôme Peignot, lire l' article paru dans
      Le Matricule des Anges. Numéro 19 de mars-avril 1997. http://www.lmda.net/mat/MAT01966.html »
  • 1994. Stéphane Baillargeon. « Jérôme Peignot, l'orfèvre de la lettre ». Le Devoir. N° 19 février
  • 1993. Sophie Bassouls. Deux portraits photographiques
  • 1991. Bernard Noël. « La photo mentale », Les lettres françaises. Nº 7 (mars), p. 11
  • 1989. Gérard Blanchard. « Jérôme Peignot Affiches — Posters Air France — 1933-1983 », Communication et langages, vol. 79, n° 1, pp. 122-123
  • 1983. François Richaudeau. « Calligraphie, par J. Peignot », Communication et langages, vol. 57, n° 1, p. 124
  • 1978. Sophie Bassouls. Trois portraits photographiques
  • 1976. Françoise Collin. « Laure, écrits, fragments inédits, préface de Jérôme Peignot, avec un texte de Georges Bataille sur Laure, éd. Change errant », Les Cahiers du GRIF, vol. 12, n° 1, pp. 84-86
  • 1967. Alain Clerval. « Rêveuse bourgeoisie », La quinzaine littéraire, n°36 du 1er au 30 octobre, p. 10
  • 1967. François Nourissier. « De l'écriture à la typographie », Les nouvelles littéraires, nº 2072 (18 mai), p. 2
  • 1967. Alain Bosquet. « Jérôme Peignot ou l'obsession de l'imaginaire ». Le monde, nº 27 septembre [archive]